dimanche 4 mai 2014

2014/05/03. Samedi. Soleil.

Yosemite National Park, Californie.

En nous levant ce matin, nous savons que nous avons de longues heures de route devant nous. Mais c'est si extraordinaire de penser que nous serons parmi les premiers à entrer dans le parc ce printemps. Nous ne pouvions refuser une si belle invitation. 

En fait, toutes les routes ne sont pas fermées l'hiver dans le Parc mais plusieurs le sont, de sorte que des sections entières demeurent bien tranquilles durant l'hiver. En pénétrant dans le parc et surtout en voyant combien il y a de gens qui déjà s'adonnent à leurs sports, nous nous disons, Jean-Pierre et moi, que les animaux doivent être bien déstabilisés par tout ce brouhaha.

Lors de notre précédent voyage en 2000, la route 120 était encore fermée. Nous n'avons donc encore jamais vu ce parc. Ce sera une vraie première!

Je suis très contente de passer dans Yosemite mais j'avoue que je ne veux pas dormir ici. Toutes les précautions qu'on nous oblige à prendre pour tenir la moindre nourriture loin des animaux (nous devons louer des contenants anti-ours et y cacher tout ce qui est susceptible de les attirer, sous peine d'amende), je suis très craintive. Je joue de chance car il n'y a aucune place de libre dans les campings (tous ne sont pas encore ouverts). Il n'y aura donc pas de discussion! Quand je pense que ma soeur Danièle a amené ici ses petites "scout girls" pour camper et pendant plusieurs années, encore, j'en frémis. Quand elle partait ainsi et me racontait ses préparatifs puis les récits de leurs aventures, je n'osais pas exprimer mes craintes (le mot peur serait plus juste). Maintenant, qu'elle ne le fait plus, je peux bien avouer publiquement qu'elle me faisait trembler, ma petite soeur et m'impressionnait beaucoup, en même temps.

Nous quittons donc Furnace Creek très tôt (vers 7h30) avant qu'il ne fasse trop chaud. Nous devons maintenant traverser la partie nord ouest du parc. De magnifiques paysages viennent nous tenter mais, stoïques, nous n'arrêtons pas sinon pour de rapides photographies.

Nous quitterons le parc à Lone Pine pour amorcer une remontée qui nous mènera de -282 pieds sous le niveau de la mer à plus de 9000 à l'entrée de Yosemite. La remontée se fait assez rapidement d'ailleurs.


À 8h, nous sommes à -100 pieds; à 8h25, à Stove Pipe, à +5 pieds; la remontée se poursuit...
à 8h30, nous voici à 1000 pieds. Puis nous grimpons de 1000 pieds par 5 minutes jusqu'à près de 5000 pieds à 8h45. Le moteur chauffe mais résiste bien. Par la suite, la route monte et descend. 



Nous approchons de l'entrée de Yosmite et découvrons déjà une nature immense. 
Cela nous rappelle les Rocheuses.
Le panorama change sans arrêt. Tantôt la route borde une forêt, tantôt des rochers géants viennent s'y arrêter ou s'y précipiter, semble-t-il. Ces rochers sont parfois lisses et nus et parfois, modelés comme des moutons. 


Des pins extrêmement hauts bordent la route qui se tient à flanc de rochers.
Nous nous amusons à revoir un peu de neige sur le bord de la route. Mais là, il y en a beaucoup!
Hier, ce chemin a été ouvert par une souffleuse et cela se voit d'ailleurs à la coupure nette des bancs de neige sur le bord du chemin.

Nous entrons par la passe de Tioga Peak qui nous a fait "passer" de 7 200 pieds à 9 945 pieds avant de redescendre à 8 000 pieds en 5 minutes. 
Dans la vitre, une affichette: "All campgrounds Full". Je peux respirer...nous ne dormirons pas ici. (Bis)

Un arrêt au bord d'un lac.
L'air est un tantinet frisquet...
Mais je fais la brave. 

Deuxième arrêt pour voir le panorama et admirer ces grands rochers où des tas de gens se promènent, jouent, grimpent...
C'est aussi lui qui a fait le parc du Mont-Royal...

Ces grosses roches ont sans doute été apportées là par la descente d'un glacier avant de s'immobiliser dans leur glissade. Étonnant! Je ne peux résister à l'envie d'y faire une grimpette. Je me suis habillée un peu plus chaudement.
Je me surprends à humer une bonne odeur de café...Eh oui! Un jeune homme vient de se faire un petit espresso sur sa cafetière de voyage...Il m'en offre gentiment. 

Un autre arrêt pour une petite cueillette.  
De gros et grands pins font de grosses et grandes cocottes...que je laisse sur place (Écologiste!)
Note de la rédaction. J'ai une photo presque identique prise à Parme, en Italie. Je tenais alors à la main les 2 champignons que je venais d'acheter pour notre souper. Je vous laisse imaginer la taille des champignons en question...

Prochain arrêt: une petite randonnée.
Diane a identifié sur le plan une piste de randonnée qui mène à des séquoias géants. Nous partons vers ce rêve: voir et toucher ces arbres géants! Je suis d'autant plus contente que le parc des séquoias n'est pas accessible de l'est et que pour nous y rendre nous devrions faire un long détour. 
Nous partons donc sur ce sentier pavé qui descend, descend, descend....C'est long 1 mille! Surtout que nous anticipons la remontée!
Ça y est voici le mille franchi. Oups! Voici ce que nous annonce le panneau que l'on trouve là! 
"Entering"! Ce mot brille de toutes ses lettres devant mes yeux incrédules de fatigue (Jean-Pierre lui est OK). LE mille à parcourir, c'était pour arriver au début du sentier...(!?%###!!!)

Un peu désespérés mais aussi entêtés, nous continuons. Pour combien de pas encore? Heureusement, nous voyons enfin un de ces géants. 


Un grand moment qui mérite une pose un peu...altière!

Puis, un peu plus loin, un peu plus bas: LE fameux et célèbre Séquoia taillé en tunnel. Dans ma jeunesse, j'ai rêvé de m'y glisser à mon tour. Aujourd'hui, je réalise ce vieux rêve. Cela mérite bien quelques photos. 






Un bref regard vers le ciel de l'intérieur de l'arbre mort.
Voyez la photo du premier véhicule à passer dans le tunnel à l'été 1878. Ce tunnel creusé dans l'arbre déjà mort devait attirer les touristes dans le parc qui venait d'ouvrir. De nos jours, la route est réservée aux piétons et les véhicules n'y circulent plus. 
Quelques informations sur la nature des Séquoias géants
Le bois du séquoia nous semble friable d'après ceux que nous voyons par terre. Par contre, il semble que ce bois puisse servir en construction. Leur écorce duveteuse, filamenteuse même, rend un son creux.
Une belle tranche de séquoia nous fait voir la durée de vie d'un des plus vieux en y inscrivant les dates de constructions des grands monuments de l'Histoire. En partant du coeur vers l'écorce, de la construction du Colisée de Rome en 70 de notre ère jusqu'à celle du Golden Gate en 1937, les cercles nous font voir l'âge de cet arbre. 

Une rencontre fortuite...évolutive.
1 chevreuil,
puis, 2 chevreuils
et jamais 2, sans 3....
Nous nous taisons pour ne pas effrayer ces jeunes chevreuils. 
Nous poursuivons notre route. Le climat change un peu. 
Nous nous préparons à quitter le parc car il se fait tard et nous avons encore une bonne route à faire avant d'arriver au camping que nous avons trouvé à Coulterville. Nous n'aurons pas vu le village du parc mais nous y reviendrons sans doute. 

Cette vue nous permet néanmoins d'apercevoir au loin, la chute (Bridail Veil) et la rivière Tuolumme.

Un tunnel, 


et nous voilà partis. 
Mais la route ne peut se faire très rapidement car encore et encore, des sites attirent notre oeil et celui de notre caméra et du photographe.



La route est d'autant plus longue que Diane a fait un mauvais choix en suggérant (fortement) de prendre la route 140 (sinueuse, elle suit le cours de la rivière) et non la 120 vers l'ouest. (Elle est mal faite, cette carte géographique, bon! Je n'avais pas vu que ce serait plus long...). La balade est cependant beaucoup plus belle comme le concède un Jean-Pierre aux nerfs d'acier. 


Non, mais quel pilote, mon Jean-Pierre!

Nous passons par de magnifiques sites et de jolies agglomérations (Mariposa est très belle) mais finissons tout de même par arriver à Coulterville où il y a fort curieusement beaucoup d'activités. Les rues sont pleines de gens, de familles, etc. Nous n'avons que le temps de remarquer de beaux bâtiments et nous faisons taire notre curiosité car nous ne sommes pas encore au bout de notre route. Nous nous arrêterons dans cette petite ville quand nous reprendrons la route vers chez Danièle.  



Nous y arrivons enfin. Le lieu nous étonne. Il s'agit d'un camping-musée à ciel ouvert, disons plutôt d'un Vieux camping-musée sans doute monté avec beaucoup d'amour et d'attention par son créateur mais aujourd'hui un peu négligé par les nouveaux propriétaires. Bien sûr, les pires histoires d'horreur me viennent en tête mais je fais taire la "folle du logis". 
Nous branchons notre électricité en vitesse, réchauffons un reste de macaroni et dodo!
Non, nous ne passerons pas ici 2 nuits comme nous l'avions prévu. 



1 commentaire:

  1. Salut

    C'est un voyage qui vous pousse au bout de vos limites. Avez-vous déjà autant marcher de votre vie. Dans des conditions parfois suffocante et le lendemain frisquet! Quelle belle région.

    Ici on vie au rythme de nos glorieux. Je n'ai pas vu de fanions sur le VR. Vous savez, il fait souvent très chaud sur le bord de la Ste-Catherine en plein mois de juin pour voir un défilé...

    Ciao

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