lundi 28 avril 2014

2014/04/27. Dimanche. Soleil et froid.

Arrivés à Flagstaff en début de soirée, nous pensons trouver le même bon accueil chez notre ami Wall Mart qu'à notre dernier passage. Que non! Notre ami ne désire plus recevoir de visiteurs du soir. Nous migrons vers un autre membre de la même famille plus accueillant. Ici aussi, le même avis placardé: "No overnight parking". Pourtant plusieurs VR sont déjà installés. Nous décidons de faire "front commun" et de nous faufiler parmi eux. Au moment de dormir, nous sommes une bonne douzaine de VR sommeillants.

À 3h15, Wall entreprend le grand ménage et lance son camion balayeur dans son stationnement. Bizarre! Le véhicule ronronnant circule surtout dans notre secteur! Pas de problème, nous n'avions plus sommeil. Nous quittons notre place entre 2 VR (désolés, les copains, pour le "front commun" mais nous adorons rouler la nuit) et prenons la route vers Las Vegas. Inutile d'emprunter l'historique route 66 comme prévu, on n'y voit rien; le soleil ne se lèvera que dans 2 heures.

Arrêt pour déjeuner chez Cracker Barrel (3 crêpes aux pacanes et sirop de pacanes + 2 oeufs + bacon et saucisses). C'est un "petit déjeuner", ça?

Selon nos prévisions, nous serons à Las Vegas avant 8h...Nous décidons donc de faire un petit détour pour aller voir le fameux "London bridge" du Lac Havasu. 

Havasu Lake est une petite ville fondée en 1963. Son fondateur, Robert P. McCulloch Sr. a voulu inscrire la ville sur la carte en lui donnant un élément spectaculaire propre à attirer les vacanciers vers ce site idéal de villégiature (300 jours de soleil par année!). C'est ainsi qu'il s'est mis en tête une idée folle: acheter le pont de Londres. Ou plutôt, un des ponts de Londres que Londres devait reconstruire. En 1968, l'homme d'affaires a acheté le pont construit en 1831 pour 2,460,000$. Il l'a fait démonter, lui a fait traverser l'océan puis reconstruire pour un montant correspondant environ au double. En 1971, le pont a été inauguré. Il enjambe une bras d'eau aménagé tout exprès pour lui en creusant un canal qui a transformé une péninsule du lac en île. Puis, un petit village anglais a été reconstitué à proximité. Aujourd'hui, l'ensemble est plutôt désuet. Le propriétaire des commerces ayant renoncé à l'entretenir adéquatement après que la Ville lui en eut refusé la démolition au profit de la construction de condos. 

Malgré l'aspect suranné et factice de ces constructions, l'audace et l'énergie de McCulloch ne cessent d'étonner et ...d'inspirer, sans doute. 



Zut! Pas de téléphone dans la cabine!
Une petite grimpette ...
Hello! Hello! Ici, Londres!
Le voici dans toute sa splendeur, ce fameux London Bridge qui menaçait de tomber au loin. "London Bridge is falling down", vous connaissez, non? Eh bien, c'est lui. À ne pas confondre avec le Tower Bridge qui lui est toujours en place. 
Nous quittons, non sans avoir pensé qu'un séjour ici serait aussi très agréable: campings gratuits, promenades le long du canal pour les piétons et les cyclistes, etc. Mais voilà: Vegas nous attend!

1er impératif: d'abord, nous loger. 
Conseillés par Lina et Marc et par Ivano et Évelyne, nous nous installons dans un camping sur Boulder Highway. Très abordable, très bien organisé, ce campground nous offre plusieurs navettes gratuites par jour pour aller sur la Strip et sur Fremont Street. 

Ce campground est aussi un hôtel-casino. On y présente des spectacles de lasers, de musiques et de jets d'eau, il y a aussi des théâtres et cinémas, des restaurants, etc.
(C'est bien une montagne que l'on voit au-dessus du toit de l'hôtel. C'est toujours fascinant de constater que Vegas planté en plein désert est entouré de montagnes.)

Nous sommes fort bien installés, de l'ombre et le matin, du soleil.

Ceci réglé, nous partons en VR, pour notre première visite. Nous comptons nous stationner près d'un des grands hôtels comme nous l'avions fait en 2000 alors que nous voyagions en Westfalia. Aie! Aie! La circulation est folle...et les espaces de stationnement ont disparu!
Le Las Vegas d'aujourd'hui nous déstabilise un peu, beaucoup. Nous avions conservé un souvenir bon enfant de cette "ville de jeux"  qui nous apparaissait en 2000 comme un jouet, justement. Aujourd'hui, presque plus aucun espace libre, la cohue partout et encore des constructions en train. Le décalage est encore plus grand pour Jean-Pierre qui évoque avec une certaine nostalgie, le LV de 1985 alors qu'il y était venu pour un congrès. 

Nous retournons, vite fait au camping. Finalement, les navettes gratuites: quelle riche idée!
Nous retournons en navette cette fois, et faisons bien attention de repérer le point de débarquement et d'embarquement pour ce soir. 

Las Végas a changé mais nous reconnaissons avec plaisir la Strip que l'on traverse sur des ponts (Jean-Pierre a ses "rives", moi, j'ai mes "ponts" et non des passages aériens, comme il me le suggère) au-dessus du flot des véhicules en tous genres. Mais cette vue-ci n'est pas de la Strip mais d'une rue transversale...la Strip est plus large encore et il y a davantage de voies. 
La Tour Eiffel (au tiers de l'original), 
le magnifique Bellagio, 
l'historique Flamingo,
et l'imposant Ceasar Palace (ici, une partie du tout, seulement)

Mais, surprise! Voyez qui m'attendait à Vegas!
Ah! Mes Juliette, Myosotis et Rosalie auraient bien aimé être à ma place! Surtout, qu'ils sont très nombreux, ici les Minions. Habillés de toutes les façons et toujours amusants et de bonne humeur. 

2e impératif: acheter des billets de spectacle. 
Le plus difficile à Végas, c'est de marcher rapidement vers une destination précise. Ici, tout le monde marche au ralenti, regardant à droite et à gauche, sans aucun souci de l'heure. L'air est doux, on se promène...

Nous ralentissons donc le pas, malgré notre hâte à trouver nos billets.
D'abord, des billets pour Love au Mirage. Nous repérons Le Mirage puis, y entrons et marchons, marchons, marchons. Difficile de s'orienter. Enfin, nous trouvons le comptoir d'achats. Maintenant, il s'agit de décider du montant à dépenser ou à ne pas dépasser. Optons pour le moyen terme. Avons nos billets pour demain soir, lundi à 19h. Ouf!

Et si nous tentions notre chance pour "O" ce soir? Ce spectacle dont nous avons tous beaucoup entendu parler, non seulement à cause du Cirque du Soleil mais aussi de l'implication de Sylvie Fréchette a peut-être perdu de son éclat depuis 1998, année de son lancement? Allons voir! Bon! Nous avons des billets pour ce soir (le spectacle fait relâche jusqu'à mercredi soir et nous serons partis). Ça y est, c'est parti! Notre porte-monnaie s'allège et notre âme s'inquiète. 

Maintenant, les obligations (!) réglées. Nous nous offrons une petite pause (ou pose) touristique

Nous trouvons un resto genre mexicain (délicieux) et courons ensuite au Bellagio pour 19h30. 

Comment dire combien le spectacle nous ravie, nous enchante? Nous ne savions pas à quoi nous attendre. O", c'est de la poésie pure. Les artistes performent dans l'air et sur le sol comme dans l'eau. Le sol se dérobe soudainement, des êtres bizarres en émergent, chatoyants, louvoyants. La musique (live) soutient la magie. L'imagination n'a pas de limites; la nôtre s'emballe. Qui sont ces extraordinaires créateurs qui conçoivent un scénario, en imaginent les mouvements, la musique; inventent ces costumes qui créent des corps nouveaux tout en permettant les performances aquatiques et aériennes? Comment une telle synergie peut-elle exister? Moi qui ai toujours été renversée par la création collective que constitue une exposition, je reste...sans mot. Jean-Pierre est ému et transporté. Nous qui avions hésité devant cette dépense supplémentaire (Love devait suffire), nous sortons du spectacle sans même pouvoir échanger un mot. Ce ne sera que plus tard, beaucoup plus tard. L'enchantement se maintient...Nous flottons dans l'atmosphère d'O.

Puis, la nuit tombe sur la ville qui ne dort jamais...




Mais nous, nous voulons dormir après cette journée qui a commencé bien tôt. Et surtout, nous voulons revoir en rêve ce que nous venons de rêver, peut-être. 

Jean-Pierre, oeil de lynx, a tôt fait de repérer un arrêt d'autobus et nous rentrons à notre camping pour un modeste 5$ alors que nous avions craint devoir en débourser quelque 50 pour un taxi. Les économies, c'est notre façon à nous de faire de l'argent à Végas. 

D'autres, semblent-ils, s'en sortent autrement. Voyez plutôt ce couple, leurs bagages débordant de beaux billets. 

Quant à nous, nous rentrons au Camping (il y a un arrêt d'autobus, juste en face), les poches moins pleines qu'à l'aller mais le coeur heureux.

et glissons dans le sommeil.
Bonne nuit!

















1 commentaire:

  1. Très belle narration Diane, à la fin du texte je me suis dit que j'avais presque été pr.sent avec vous durant toute votre journée. C'est super.

    Bisous
    Julien

    RépondreEffacer